Pour la plupart d’entre nous, le pont de Sèvres et la ­nationale 118 sont synonymes d’embouteillages, de transhumances estivales que, seule, la promesse de prochaines vacances rend supportables. Les gamins hurlent à l’arrière, on tâche de garder son calme. Et nous ne pensons jamais à regarder sur la gauche du pont en le traversant. Nous n’y verrions pas grand-chose tant l’univers qui se déploie à nos pieds est touffu, prisonnier d’un écrin de verdure. En délaissant délibérément l’enfer urbain pour vivre sur l’eau, les habitants de ce coin de Seine ont aussi effacé les contraintes de la vie des terriens. Les terriens, c’est comme cela qu’ils nous appellent dans la « Tortue », ce bras mort de la Seine, long de 2 ­kilomètres, au sud de l’île Saint-Germain.

Le bras de la tortue, un des bras mort de la Seine des familles habitent sur des péŽniches. Boulogne -Billancourt, FRANCE